Louis Nahi, un artiste inclassable

Né a Nantes le 27 novembre 1938, Louis apprend à aimer l’art et à peindre en parcourant les musées de France, d’Espagne, d’Italie et de Grèce. Influencé par les œuvres de grands maîtres qu’il rencontre lors de ses voyages, il trouve son style, et s’inspire des différents courants de l’histoire de l’Art.

Il réalise sa première exposition en 1959, mais c’est en 1963 qu’il décide de se consacrer entièrement à la peinture.


L’œuvre de Louis Nahi raconte une histoire qui se transmet par le regard. Femmes, hommes ou bêtes, ils vous observent sans amour ni haine, sans cruauté ni tendresse. Ces regards, il est impossible de les oublier.

L’univers de Louis Nahi, c’est aussi la couleur qu’il maîtrise en aplats lumineux et subtils, une palette aux tons riches, appris peut-être de la Renaissance, des couleurs pures qui se mélangent sur la toile et créent des formes puis un langage. « Peindre et penser, dit-il, c’est la même chose. L’action de peindre est déjà langage, au-delà des civilisations et des siècles ».

Louis Nahi peint les êtres d’une touche calme, jamais exempte de tendresse. Et ce qu’il réussit à capter, c’est plus que l’âme de ses modèles, c’est l’essence de leurs rêves.

Une œuvre inclassable, un sens pictural peu commun, à la sensibilité aiguë.


lundi 27 mai 2002

L'atelier de la Monnaie

A Lille, dans les années 50, un groupe d’artistes – et amis – se constitue s’opposant à l’enseignement classique et académique de l’Ecole des beaux-arts. Parmi ces personnalités apparaissent Roger Frézin, Claude Vallois, Pierre Olivier, Jean Brisy, Jean Parsy et Lyse Oudoire, premiers protagonistes et membres fondateurs du futur Atelier.
En 1955-56, Roger Frézin fonde le Groupement de défense des lignes et des formes (GDLF) puis un an plus tard l’association de l’Atelier de la Monnaie dont le siège est situé au 61, rue de la Monnaie à Lille. L’immeuble choisi est l’ancien « Hôtel du Gouverneur de la Monnaie » de Lille, où l’on battait la monnaie sous Louis XV. Symboliquement, cet atelier est situé quasiment en face de l’Ecole des beaux arts.






Dans ce local de fortune va naître une véritable école parallèle où l’on peint en toute liberté. Malgré des conditions matérielles et économiques difficiles, ces artistes, regroupés sous le signe de l’humour et de la dérision, s’engagent dans cette aventure de création avec une vraie soif de vivre.

Les membres actifs sont, en majorité, des peintres et sculpteurs du Nord qui ont participé aux activités : Bougelet, Contesse, Deronne, Himpens, Jouannaud et Leroy pour Lille. Dodeigne et Van Steelant à Tourcoing ainsi que Hennebelle et Roulland à Roubaix.
Des auto-didactes font également leur entrée à l’Atelier comme Droulers, Hémery, Nahi, Slinckaert et Van Hecke. L’espagnol Balaguero et l’algérien Ben Bella enrichissent les créations de l’Atelier.

Coup de projecteur sur la première exposition

Le 9 novembre 1957 se tient la première exposition «officieuse» de l’Atelier. Vingt-cinq peintres, sculpteurs et céramistes y participent. Parmi eux, les membres fondateurs : Frézin, Olivier, Vallois, Lyse Oudoire, Dutour, Parsy, Brisy ainsi que les fidèles comme Contesse, Deronne, Dodin, Himpens, Jouannaud, Roulland, Tristram, Van Steelandt et Van Hecke. C’est en 1958 que cette bande d’amis fonde officiellement l’association loi 1901, Atelier de la Monnaie, et dépose le statut en préfecture; l’association «est destinée à la chasse aux papillons, accessoirement à la défense des peintres nécessiteux». Pierre Olivier en est le président. La Voix du Nord parle «d’une sorte de Salon des indépendants» du Nord. Mais, ce «Salon» se tient encore à l’ombre de la grande exposition des «artistes lillois» exposés, à l’époque, dans le cadre prestigieux du Palais des Beaux-Arts de Lille. En décembre 1970, les artistes de la Monnaie élargissent leur cercle d’amis et investissent le Palais des Beaux-Arts de Lille, à l’initiative de Claude Vallois pour «la plus délirante exposition jamais présentée» (La Voix du Nord) nommée «Nord 70».Un attirail de labyrinthes et fausses sorties métamorphosent l’espace et troublent les visiteurs. Niki de Saint Phalle y expose ses nanas.


Dans le livre L'Atelier de la Monnaie Lille artistique 1957-1972, paru aux éditions d'Art Somogny, que Louis Nahi nous présente sur les photos ci-dessus, figure à la page 73 à côté d'un tableau d'Eugène Leroy, cette toile peinte vers 1965, sans titre 62 x 79 cm, collection particulière (reproduction ci-dessous à gauche).
Ci-dessous à droite, la couverture du livre de l'exposition au Palais des Beaux Arts de Lille du 14 décembre 2007 au 15 mars 2008 avec un tableau d'Eugène Leroy en couverture (paysage vers 1966 61 x 50 cm).