Dénuement

D'un côté, le dépouillement des lignes et la sobriété des expressions qui évoquent l'art réformé. De l'autre, l'intensité des regards et l'opulence presque baroque des couleurs… 

Dans l'œuvre de Louis Nahi, le dénuement du décor est constant. Il libère l'espace de la toile et met en perspective le sujet - un nu, un visage, un écorché, un paysage… - qui ressort comme une apparition. L'attention se concentre sur l'essentiel puis elle s'éparpille dans le temps et dans l'espace. L'esprit peut s'évader. 

Le dénuement des corps - tantôt doux et calme, tantôt violent - aiguise le regard. Il est dangereux car il renvoie à soi-même. Il pose les questions mais ne les résout pas. Dans cette œuvre, il n'y a rien d'accessoire, rien d'inutile. En choisissant le dénuement, l'artiste invite l'exigence. Mais au-delà du dépouillement des formes, l'œil et l'esprit restent éblouis par la lumière et touchés par le message. 

Le peintre lillois Louis Nahi expose depuis 1959. 

Son œuvre très personnelle, immédiatement reconnaissable, se nourrit de la tradition, exaltée par son univers intérieur. Depuis plus de cinquante ans, sans concession aux modes ni aux écoles, l'artiste développe sa vision fantasmée de l'humain, dans un style exigeant.



Nu homme, 2009